Que l’on soit diabétique de type 1 ou 2, il n’y a aucune raison d’interdire l’activité physique, bien au contraire : le sport est un excellent complément au traitement.
Il a un effet favorable sur l’équilibre glycémique (un effort d’endurance permet de diminuer le taux de sucre dans le sang) et participe à maintenir un bon état de santé général (entretien du souffle et du cœur, diminution du risque d’ostéoporose, prévention contre la dépression, le stress, les angoisses, …).
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L’activité physique régulière a un effet bénéfique contre l’insulinorésistance. Elle permet également de diminuer de façon naturelle la tension artérielle et les neuropathies diabétiques. Elle apporte aussi bonne humeur et vigueur et aide à mieux réguler son poids (ne pas en prendre mais aussi ne pas en reprendre en cas de régime).
Idéalement, l’activité physique hebdomadaire doit être d’une durée de 150 minutes, réparties sur 3 jours par semaine, sans rester plus de 2 jours inactif. La marche est particulièrement adaptée aux diabétiques d’âge moyen ou avancé. Le jardinage, le vélo et la natation sont également des choix à privilégier : l’important étant avant tout de se faire plaisir. Les activités de groupe peuvent aussi apporter en plus un contact social.
Dans le cadre d’activités physiques plus soutenues (marche rapide, jogging, basket-ball, danse rapide, exercices d’aérobie, …), il sera important de vérifier au préalable l’absence de contre-indications, surtout cardio-vasculaires.
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De même, l’activité physique sollicitant généralement davantage les pieds, un équipement adapté est nécessaire. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un podologue. N’oublions pas non plus de les inspecter après l’effort.
Dans tous les cas, l’important sera de commencer l’activité de façon progressive : commencer par 5 à 10 minutes par jour et augmenter progressivement la durée de l’effort. On peut aussi fragmenter l’activité sur la journée par séances de minimum 10 minutes.
Aucun sport n’est interdit du moment que celui-ci nous apporte du plaisir. Cependant, certains doivent être pratiqués avec prudence, surtout si on les effectue seul: le parachutisme, l’alpinisme, la plongée, les courses automobiles, le parapente, la voile, … En effet, en cas d’hypoglycémie, la personne serait en danger. Un accompagnant et la présence de Glucagen sur soi (à injecter en cas de perte de connaissance et/ou de convulsions) sont alors conseillés.
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Pour réaliser son activité sportive en toute sécurité, 2 conditions sont nécessaires :
1. Un bon contrôle glycémique :
La glycémie doit être inférieure à 250mg/dL (et les corps cétoniques négatifs) avant l’activité physique. Pas de sport donc avec une glycémie à 300mg/dL ou des corps cétoniques positifs ! On risquerait alors l’acido-cétose.
La glycémie doit également être contrôlée de façon régulière pendant et après l’effort.
2. Une programmation de l’activité physique:
Il faudra veiller à programmer son effort afin de réduire son bolus d’insuline et/ou d’augmenter son apport alimentaire. Un apport en sucres lents 3h avant est recommandé en cas d’effort intense. Il est également conseillé de prévoir un encas, surtout si l’effort est prolongé (biscuits secs, barres de céréales, …) et dans tous les cas, de quoi se resucrer au besoin (eau sucrée, sucre de raisin, pâtes de fruits, …).
Le sport autorise, voire nécessite, cet apport en sucres simples. En effet, pendant l’activité physique, les muscles vont augmenter leur consommation en sucre et vont donc le puiser dans le sang (= la glycémie). Le risque d’hypoglycémie augmente donc, surtout pour les diabétiques sous insuline, pendant l’exercice mais également dans les heures qui suivent : la nuit, les muscles vont reconstituer leurs réserves de sucre (= glycogène) en le puisant de nouveau dans le sang. Après un effort, on ne saute donc pas de repas et on contrôle sa glycémie de façon régulière !
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Chez une personne non-diabétique, la sécrétion d’insuline va diminuer spontanément mais pas chez un diabétique!
Pour les diabétiques sous pompe: il est donc conseillé de réduire (et même parfois de couper totalement) son débit d’insuline basale le temps de l’effort.
Pour tous les diabétiques sous insuline de façon générale: il est conseillé d’adapter sa dose d’insuline rapide précédant l’effort selon le type d’exercice, l’intensité, la durée, le type d’insuline, …
Si l’exercice a lieu entre 2 et 3h après le repas, il faudra diminuer son bolus d’insuline rapide de 10 à 50%, suivant l’exercice.
Si l‘exercice a lieu plus de 3h après le repas, il ne faudra pas modifier son bolus d’insuline rapide mais plutôt prendre une collation avant l’activité physique.
Pareil si son schéma ne reprend pas d’insuline rapide mais bien une insuline mélangée (=action prolongée).
Un exercice physique imprévu nécessitera une collation.
Un sport intense, un stage sportif se déroulant sur plusieurs jours, un effort prolongé, … nécessiteront également de parler avec son diabétologue afin de modifier son traitement et notamment son insuline basale (pompe) ou lente (stylos).
Il faudra également veiller à injecter son insuline à distance du groupe musculaire sollicité : en effet, la circulation va se retrouver accélérée dans cette zone et l’insuline sera résorbée plus rapidement que d’habitude.
Pour les diabétiques sous traitement oral :
Pour un effort ponctuel, on ne modifiera pas le traitement, mais on rajoutera une collation avant, pendant, et éventuellement après l’effort selon la glycémie.
Pour un effort prolongé, une visite chez son diabétologue sera nécessaire afin d’ajuster son traitement médicamenteux.
Rappelons que les adaptations alimentaires et insuliniques sont propres à chacun, elles varient selon la personne. Les modifications de traitement sont strictement personnelles et ne peuvent pas être appliquées comme telles à une autre personne diabétique.
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